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JEAN-MARIE FORT VERDUN : 15 JUIN 1916-15 JUIN 2016

JEAN-MARIE FORT VERDUN : 15 JUIN 1916-15 JUIN 2016

 

JEAN-MARIE FORT VERDUN : 15 JUIN 1916-15 JUIN 2016

Aujourd’hui, 15 juin 1916, à midi, cela fera 100 ans, jour pour jour, que mon arrière-grand père, Jean-Marie FORT a été blessé au FORT DE VAUX, pendant la bataille de Verdun, par un éclat d’obus.

Reprendre le Fort de VAUX était une mission-suicide, inutile et qui n’aura servi à rien. Mais le général NIVELLE, bien au chaud, à l’arrière, dans son quartier-général, en avait décidé autrement. Et ce malgré les avis contraires de tous les officiers et sous-officiers de son état-major qui s’évertuaient à lui dire que cette contre-attaque était vouée à l’échec et serait coûteuse en vies humaines .

 

Dans cette 10 ème escouade dont il était caporal, plusieurs hommes , eux ne sont pas revenus... JEAN-BAPTISTE SAUBUSSE, JUSTIN LALANNE...Quand l’obus est tombé, ils étaient, côte à côte, recroquevillés au fond d’une tranchée, dans la boue, au milieu des cadavres démembrés de ceux qui étaient morts avant eux et pour rien. Assoiffés, affamés, la trouille au ventre, à se demander ce qu’ils foutaient là et les raisons qui justifiaient ce massacre auquel, bien malgré eux, ils participaient.

Une vie humaine, elle tient à pas grand chose. Au hasard, à la chance, au destin, à la trajectoire aléatoire d’un éclat d’obus, parce que ce n’était pas encore l’heure de crever...Nous n’en saurons jamais rien. A un peu de tout çà. Peut-être...

Aujourd’hui, 15 juin 1916, à midi, cela fera 100 ans, jour pour jour, que mon arrière-grand père, Jean-Marie FORT a été blessé au FORT DE VAUX, pendant la bataille de Verdun, par un éclat d’obus.
Il a toujours refusé la Légion d’Honneur. Il n’en voulait pas. Pour lui, elle ne signifiait pas grand-chose. “Brigitte Bardot l’a eue pour avoir montré son c...alors il est hors de question que je la reçoive !” disait-il.
Comment continue-t-on à vivre quand on est revenu de l’Enfer , quand le sang de vos compagnons d’infortune imprègne, à jamais et pour toujours, ces terres sur lesquelles leur vie s’est arrêtée ?

 

Les médailles n’effacent pas les souvenirs qui vous hantent...mais pas d’autre choix que continuer à tenter de vivre quand même...et puis se taire, fermer sa gueule. Pour essayer de passer à “autre chose”. Et puis aussi et surtout, parce que si vous aviez parlé, personne, jamais, ne vous aurait cru...Car le pouvoir des mots se heurtent vite à ses propres limites...
La seule médaille qu’il aurait aimée recevoir, c’était la Médaille Militaire. Il en aurait été fier.
Elle devait lui être remise le 11 novembre 1981, 62 ans après sa démobilisation. Il ne l’a jamais su. Il est mort un mois avant.
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